Grève naturelle,
réserve du travail
Du 04 au 30 juillet à l'Atelier 13
Hervé Charles
Sylvère Cypriani
Tanguy Poujol
Julien Sales
Philippe Terrier-Hermann
Que la nature ait besoin d'être conservée par l'homme à travers l'idée qu'il s'en fait représente à merveille sa schizophrénie et sa volonté de tout maîtriser. Le concept même de « réserve naturelle » dans son ambiguïté la plus pure ne serait-il pas l'apogée de la question de l'auto-représentation de l'homme par la nature ou vice-versa ?
Vendicari se situe à l'extrême sud de l'Europe, en plein centre de la méditerranée. Comme elle, le pays a été traversée par de multiples peuples dans son histoire, il est italien depuis 150 ans et est devenu une des portes d'entrée de l'immigration illégale en Europe. Cette terre fut pourtant phénicienne, grec, arabe, normande... mais la loi n'autorise pas l'allochtone à s'y implanter, tout comme on arrache les plantes exogènes de la réserve. Le figuier de Barbarie et la mandragore ont eux, par contre l'autorisation d'y séjourner car ils sont considérés comme familiers...
Un groupe d'étudiants a été invités à représenter l'activité intrinsèquement présente dans cet espace de +- 25Km2, délimité en deux zones distinctes : la grève qui compose la zone A et les terres qui composent la zone B, elle-même divisée en 2 sous-catégories : Zone B1 (pré-réserve dédiée à l'agriculture) et Zone B2 (pré-réserve dédiée au tourisme et au sport). La zone A est marquée par les stigmates de l'activité humaine, les bassins grecs qui servirent à la transformation du poisson, les nécropoles byzantines ou bien les salines ou la tonnerie, plus récentes. Dans cette zone, seules les activités de la conservation de la faune et de la flore, et de la conservation de la mémoire du travail sont tolérées, au côté d'activités récréatives. En cela, cette réserve ne serait-elle pas la métaphore de nos sociétés, une grande réserve du travail ?
Workshop réalisé dans le cadre du programme de recherche sur l'auto-représentation développé par l’Institut Supérieur des Beaux-Arts de Besançon et l'option photographie de l’École de la Cambre à Bruxelles avec les étudiants de celle-ci et grâce au fonds à l'international des amis de la Cambre et du Fresnoy.