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Face, 3/4, profil, dos

Portraits photographiques dans les collections des Fracs de Normandie

Elina Brotherus, François-Xavier Courrèges, Roland Fisher, Douglas Gordon, Sung Ji-Yeon, Valérie Jouve, Isabelle Lévènez, Sabine Meier, Javier Perez, Collier Schorr, Andres Serrano, Pekka Turunen

- Œuvres des Fracs de Normandie et une œuvre vidéo de Runa Islam


Cette exposition propose, à travers un large choix provenant des collections photographiques des Fonds Régionaux Haute et Basse Normandie, une réflexion sur la tradition du portrait mais également sur les libertés que les artistes contemporains ont pu prendre face aux conventions du portrait dans les trente dernières années. Cette sélection de photographies rentre en écho aux collections de peintures du Château-Musée et se déploiera sur deux espaces.

On associe le plus souvent au genre du portrait le visage et principalement le regard, considéré comme le siège de l'âme, avec pour icône "La Joconde". Les portraits avec fond monochrome des années 80 renvoient directement à cette tradition de la peinture de la Renaissance en la détournant par le changement d'échelle pour Roland Fisher ou de milieu social avec Pekka Turunen ou bien de point de vue avec Andres Serrano. La tradition de l'autoportrait est actualisée par un regard en mouvement hors-champ par Sabine Meier tandis que Douglas Gordon propose un portrait où le regard fait miroir et qui appelle à la dimension funéraire de la photographie. Les deux portraits de Valérie Jouve réactualisent les codes du portait aristocratique, l'un "en buste" et l'autre "en pied". Ils réussissent à sublimer deux femmes dans des contextes réels d'habitats sociaux. Grâce au regard de la photographe, Estelle et Aurélia ont la noblesse des femmes de Renoir ou de Klimt.

Dans les années 2000, certains artistes ont pu prendre leurs distances avec la tradition du portrait classique en donnant des informations sur l'identité et la personnalité du modèle afin de donner à voir des moments de poésie autour du modèle et de son environnement symbolique. Les portraits de dos de François-Xavier Courréges et Elina Brotherus qui se réfèrent à l'art de Gaspard Friedrich, nous invitent à voir le monde avec le modèle et accepter le mystère tandis que Javier Perez et Sung Ji-Yeon s'inspirent des poses et des effets propres aux portraits de la Renaissance avec un détournement du point de vue. 

On pourrait voir les propositions de Collier Schorr et Isabelle Lévènez de représenter leurs modèles de dos comme une manière de refuser de montrer leurs visages, leurs identités, un refus adressé au regard mais c’est aussi une volonté d’exposer leurs modèles en position de vulnérabilité. Le portrait de dos laisse une large place à l’imaginaire : l’image pose question, éveille le désir de voir, de savoir. 

Enfin, comme pour clore cette exposition de portraits et de regards nous présentons la vidéo de Runa Islam, Turn (Gaze of Orpheus), dans les collections du musée. Ce film grâce au mouvement de son modèle et l’étrangeté de ce regard caméra furtif, relie l'entièreté des œuvres exposées, avec leur multitude de facettes et de positions, pour interroger notre place de spectateur.

Cette exposition se déploie dans le forum de la médiathèque du DSN ainsi que dans les collections de portraits du musée château de Dieppe.

Centre Jean Renoir

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